dimanche 7 juin 2015

Le 7 juin 2015

Proverbe/citation du jour
“Il est plus facile de critiquer que d'imiter. ”-Zeuxis


FRAPRU, baisses d'impôts et logements sociaux
On retrouve sur la page Facebook du FRAPRU (Front d'action populaire en réaménagement urbain), un organisme qui se dit « un regroupement québécois luttant depuis 35 ans en faveur du droit au logement et plus largement de l’élimination de la pauvreté » l'image suivante :


Pour P.A., ça sonne comme « Paie des impôts pour que je me loge pas cher sans en payer moi-même... »

J'ai en mémoire les paroles de François Saillant, interviewé il y a environ deux ans sur les ondes de Radio X Montréal par Éric Duhaime. Je trouve dommage qu'Éric ne lui ait pas posé quelques questions que j'ai fait parvenir via Facebook. Elles ressemblaient à ceci (j'y vais de mémoire) :

  • Êtes-vous propriétaire d'un immeuble à logements monsieur Saillant?
  • Avez-vous déjà travaillé dans le secteur privé?
  • Combien gagnez-vous en salaire en travaillant au FRAPRU?

François Saillant
Ces questions pourraient être posées à n'importe lequel militant pour la « justice sociale » remarquez bien. Je mettrais ma main dans le feu que la réponse aurait été « Non » pour les deux premières questions et que l'organisateur n'aurait pas voulu répondre à la troisième. Monsieur Saillant est encore coordonnateur à la permanence du FRAPRU au moment où j'écris ces lignes. Je note aussi qu'il a été candidat pour Québec solidaire lors de diverses élections et qu'il était un militant marxiste-léniniste avec Françoise David durant les années 1970, ce qui ne me surprend guère.

Je ne m'oppose pas à ce que notre société offre des logements sociaux aux personnes démunies. Je crois même que cela est nécessaire, parce que oui, il y a des gens qui se retrouvent dans une situation où ils ne peuvent payer un logement dans son entier, mais cela doit idéalement être un support pour une période limitée, pas un mode de vie permanent.

Toutefois, cela ne doit pas se faire à n'importe lequel prix. L'entreprise privé offre déjà des logements et quand l'État vient lui faire compétition ou réglementer le marché trop sévèrement, il mets en péril l'offre privée. Dans le vidéo qui suit, Prager University explique en quoi l'État nuit à l'accès au logement en intervenant dans le marché :



Plusieurs parmi vous doivent déjà savoir que parmi les divers chapeaux que je porte se trouve celui de gérant dans le domaine immobilier. J'ai en ce moment la responsabilité d'un total de près de 100 logements en Haute-Gaspésie, après avoir commencé comme simple collecteur de loyer à mon retour dans la région, en janvier 2007. Je peux vous dire que la grande majorité des locataires sont de bonnes personnes, mon travail est la plupart du temps agréable, mais il arrive que j'ai, comme bien des gens dans le domaine, à faire face à des situations « rock'n roll ». Vous en voulez des exemples?

  • Retrouver dans un logement abandonné par un mauvais payeur un chat en train de crever de faim laissé derrière lors d'un déguerpissement.
  • Devoir arracher des tapis souillés par le pipi et le caca d'un chat, des dégâts de près de 2000$ qui n'ont bien entendu jamais été remboursés par la personne responsable dudit chat, qui elle aussi a déguerpi.
  • Assister la police et les ambulanciers pour faire sortir d'un logement une personne en état de psychose.
  • Se faire appeler par un locataire à 3h du matin parce que des gens saouls et drogués dans le logement voisin l'empêchent de dormir.
  • Se faire traiter de bandit et de voleur par un locataire qui doit 3000$ au propriétaire mais qui a suffisamment d'argent pour se payer une voiture et de la dope, pendant que ses enfants crèvent de faim.

Ce ne sont là que quelques exemples, la piste pourrait s'allonger encore…

Tout ça pour vous dire que j'aimerais bien voir des militants sociaux comme François Saillant et compagnie devenir du jour au lendemain propriétaires de leur propre immeuble à logements, un immeuble payé de leur poche.

J'aimerais bien constater à quel point leur idéal de « justice sociale » évoluerait s'ils étaient obligés de se présenter à la banque pour expliquer qu'ils sont incapables d'effectuer le paiement d'hypothèques du mois parce que des locataires n'ont pas payé leur loyer, tout comme j'aimerais les voir obligés de réparer un logement mis en pièces par un mauvais payeur qui s'est sauvé, ou de voir un bon locataire quitter parce qu'il en a assez d'un voisin indésirable qui lui rend la vie impossible. Que dire aussi du dédale administratif dans lequel ces justiciers sociaux propriétaires devraient s'aventurer pour récupérer ce qui leur est dû, via la Régie du logement...

Il y a fort à parier que jamais une situation du genre ne va se produire : militer au sein d'un organisme communautaire, sans avoir les responsabiltés d'un entrepreneur privé, c'est bien plus facile!

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