samedi 30 mars 2013

Sujet du 30 mars 2013

Proverbe/citation du jour
«Il y a des gens qui ont la susceptibilité de l'huître. On ne peut y toucher sans qu'ils se contractent.» -Paul-Jean Toulet


Les femmes ont-elles la gâchette plus facile que les hommes?
Au moment même où j'appuyais sur le bouton pour la mise en ligne de mon billet, intitulé « 42 points négatifs à propos des femmes nord-américaines », peu avant minuit, le 23 mars dernier, j'étais pleinement conscient de l'éruption qui allait se produire, mais je ne pouvais en estimer l'ampleur.

Une semaine plus tard, la tempête semble se calmer. En ce samedi, le temps d'un billet, j'effectue un retour sur cette histoire qui, à mon avis, en dit long sur une problématique de notre société qui va bien au-delà de la perception qu'ont des centaines de nouveaux lecteurs de mon blog pour qui je ne suis qu'un imbécile qui mérite de se faire fermer la gueule.

Mon blog a, au cours de la semaine qui se termine, reçu un nombre de visites record, tout comme ma boîte de courriel, qui s'est vite remplie de commentaires, en grande majorité peu élogieux à mon endroit, la plupart étant anonyme. Il est toujours plus facile de cracher sur une personne quand elle a le dos tourné n'est-ce pas? Par exemple, une dame m'a invité à aller baiser une chèvre, un « écrivain » a créé une liste en 42 points fort dégradante à mon endroit, et un animateur de radio montréalais s'est permis de me traiter d'idiot en ondes, pendant que son collègue faisait un lien entre mon billet et l'idéologie libertarienne. En consultant diverses pages personnelles du réseau social Facebook ouvertes à tous, j'ai également lu des dizaines de commentaires, quelques personnes me donnant leur appui, d'autres, plus nombreuses, se permettant d'émettre des commentaires « sales » qu'elles n'émettraient probablement pas si la personne à laquelle elles les destinent était dans la même pièce qu'elles.

Bien des attaques à mon endroit donc, résultant pour la plupart de « grimpage dans les rideaux », fort émotives, bien plus dégradantes que mes propres commentaires, gratuites et surtout vides de sens. Ces commentateurs, alors qu'ils ont si vivement dénoncé mes propos, sont demeurés silencieux quant à la nature carrément haineuse de dizaines d'autres s'adressant à moi. Une liste en 42 points au sujet des hommes, produite par une de mes lectrices, a été publiée le lendemain et pratiquement aucun homme ne s'en est plaint. Les quelques commentaires que j'ai reçus sur le sujet étaient ceux de gens qui trouvaient cette liste drôle.

Paul Houde peut bien me traiter d'idiot sur les ondes du 98,5 FM à Montréal (a-t-il lu mes dizaines d'autres billets pour se faire une idée avant d'y aller de ce commentaire?), Patrick Lagacé peut bien s'attaquer aux libertariens en pointant le fait que j'en suis un (y a-t-il un lien direct à faire entre cette idéologie et mon billet qui a selon lui « mis le feu »?), le commentateur Joël Martel peut bien se réjouir que je ne sois plus enseignant (dénonce-t-il avec autant de vigueur les gauchistes extrêmes qui s'agitent dans les écoles?) mais n'y a-t-il pas place à une réflexion plus approfondie sur le sujet, une réflexion allant plus loin que le « bashing » à l'endroit du blogueur au centre de la controverse?

Se pourrait-il que tous ces représentants des médias sont conscients de tabous touchant la société québécoise, mais qu'il soit plus facile de taper sur une personne qui secoue la vase dans l'étang au lieu d'ouvrir le débat sur ce qu'elle dégage et qu'on aperçoit au fond?

Pratiquement aucune personnalité des médias ne s'est questionnée sur un aspect fondamental sous-jacent qui mérite amplement d'être exploré en lien avec mon intervention :

Pourquoi des commentaires le moindrement critiques envers les femmes entraînent un raz-de-marée alors que des actions de nature similaire envers les hommes ne provoquent même pas une ride à la surface de l'eau? Pourquoi y a-t-il une telle disproportion dans les réactions tout dépendant si « l'attaque » touche les hommes ou bien si elle touche les femmes?

À mon avis, le commentaire le plus pertinent sur toute cette histoire a été émis par Cindy Cinnamon, propriétaire de boutiques érotiques et chroniqueuse dans la région de Québec :

C'est intéressant de voir à quel point le droit de critique des hommes vis-à-vis les femmes est assez minime... Nous avons (nous les femmes) un plus grand pouvoir de critique publique présentement sur les hommes. J'ai été aussi très attentive durant cet exercice sur l'aspect des répliques et commentaires, c'était très intéressant de voir les réactions diverses. Aussi je me questionne sur comment on pourraient éventuellement s'ouvrir un peu plus à la critique, je vois qu'on a encore la gâchette assez facile nous les femmes.

Comme le dit Cindy Cinnamon, les femmes n'ont-elles pas la gâchette assez facile? Les femmes ne sont-elles pas fermée face à la critique? Ce sont là des questions qui mériteraient des réponses qui, je l'espère, auront plus de pertinence que celles que j'ai reçues suite à la parution de mon billet!

Je conclue aujourd'hui en remerciant Dominique Fortier, qui travaille comme journaliste au Riverain, le journal hebdomadaire local en Haute-Gaspésie. En exposants des points de vue des deux côtés de la clôture sans tomber dans le « garrochage de bouette » et les interprétations personnelles, ce représentant de la presse a fait ce que des confrères d'autres médias, tous gauchistes à ce que je peux constater, ont été incapables de faire, soit d'exposer les faits de manière objective tout en laissant aux lecteurs la possibilité de se faire leur propre idée sur la question. Son article est disponible ici : http://www.journalleriverain.ca/2013/03/27/controverse-autour-dun-blogue

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