lundi 2 juillet 2012

Sujet du 2 juillet 2012


Proverbe/citation du jour
"Les amours et les haines des peuples sont fondées, non sur des jugements, mais sur des souvenirs, des craintes et des fantômes." - André Maurois


Ce que m'a appris Barnabé
Il y a des êtres qui, en passant dans notre vie, y créent un changement significatif qui modifie à jamais notre manière de voir les choses. En ce 2 juillet 2012, je pense à Barnabé, qui m'a quitté il y a de cela une année aujourd'hui.

Barnabé n'était pas un humain. En fait, il avait, question de conversion, multiplié par sept, quelque chose comme 98 ans à sa mort. Il marchait à quatre pattes et il jappait, tout chien qu'il était, parce que oui, Barnabé était un pitou!!!

J'ai vraiment connu Barnabé alors qu'il passait les 70 ans, en 2007. Il était le dernier d'une longue lignée de pitous qui a débuté dans le courant des années 1980, quand nous avons adopté Peggy, notre première chienne, une st-bernard.

Barnabé était ce que l'on appelle de manière polie un chien « croisé » et de manière commune un « bâtard ». Il est né à l'été 1997 et faisait partie des quelque 35 chiots qu'a eus l'aïeule Catherine, une petite chienne abandonnée sur le perron, chez mes parents, au milieu des années 90.

Nous n'avons jamais fait stériliser Catherine, mais malgré tout, ma mère, Agathe Lepage Beaulieu, a réussi à placer tous les petits pitous de sa lignée à travers les années, et aussi à trouver un nom de baptême distinct pour chacun! Malheureusement, ma mère ne peut donner de détails précis sur le sujet, étant morte en juillet 2006..

Je ne portais pas attention aux chiens de la famille quand je venais en vacance durant la saison estivale. En fait, ce n'est qu'en 2007, suite à une séparation houleuse qui m'a ramené en Gaspésie, que j'ai vraiment commencé à porter attention à Barnabé. Chaque soir il venait coucher avec moi dans mon «ti-camp», une cabine qui m'a servi de chambre pendant plusieurs années.

Barnabé est aussi le chien de la famille qui a le plus voyagé. Je l'ai amené avec moi dans des endroits aussi divers que Causapscal, le Nouveau-Brunswick, et aussi la Côte-Nord. Il m'a suivi de Natashquan à Québec en passant par Jonquière. C'était comique de le voir debout, les deux pattes de devant sur le tableau de bord, regardant la route défiler, ou de le voir couché de tout son long sur le siège du passager en train de ronfler.

Avec les années, je dois l'avouer, il est devenu un poids lourd à porter : il était à demi-aveugle à cause de cataractes, je soupçonne qu'il commençait à souffrir de surdité, il devenait incontinent, et ayant perdu toutes ses dents sauf les molaires au fond. Je devais donc faire tremper sa nourriture avant de la lui donner.

Barnabé tolérait mal d'être seul, le soir, il jappait si on le laissait dehors. Aussi, il était effrayé par le tonnerre, les feux d'artifice et les détonations d'armes à feu. Si on le détachait, il se sauvait et était difficile à rattraper.

Malgré tout, je me suis occupé de lui. Il atteignait 14 ans, mais je ne pouvais me résoudre à le faire euthanasier. Ç'a été pour moi un soulagement quand mon père m'a appelé en fin d'après-midi, le 2 juillet 2011, pour me dire qu'il venait de trouver Barnabé mort au bout de sa chaîne. Il était à l'ombre, dans un trou creusé près de sa cabane. Je crois qu'il est mort d'une crise cardiaque, dans son sommeil. Je l'ai enterré tout près le soir même, au pied de la pente près de l'endroit où je l'ai retrouvé ce jour-là.

Un an plus tard, cela me fait encore « curieux » quand j'arrive à la maison familiale. Je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'oeil à l'endroit où se dressait sa cabane, parce qu'à chaque fois qu'il entendant ma voiture, Barnabé en sortait, agitant la queue, heureux de me voir. Désormais, il n'y a plus rien, sinon du gazon en cet endroit. Barnabé était le dernier d'une longue lignée, il n'y aura plus d'autres pitous désormais.

Qu'ai-je appris grâce à lui?

Mon chien m'a fait prendre conscience, à l'âge de 40 ans, que rien n'est éternel, et que tôt où tard, nous devrons faire face aux effets du vieillissement et finalement à la mort. Cela vaut autant pour ceux qui nous entourent que pour nous-mêmes. Nos aînés nous semblent parfois être un poids, mais nous apportent aussi de bons moments dont il faut savoir profiter. Nous devons aussi penser qu'un jour viendra où nous aussi nous serons comme eux, et que d'autres devrons prendre soin de nous.

Merci Barnabé!

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