jeudi 21 juin 2012

Sujet du 21 juin 2012


Proverbe/citation du jour
"Liberté implique responsabilité. C'est là pourquoi la plupart des hommes la redoutent." -George Bernard Shaw


Bonne Journée nationale des Autochtones!
Le 21 juin est la Journée nationale des Autochtones au Canada. J'en profite pour saluer tous les autochtones que j'ai croisés sur mon chemin depuis mon «premier contact», qui a eu lieu le 28 octobre 1994, lorsque je suis devenu enseignant en français à l'école secondaire Uashkaikan à Betsiamites.

C'est le 13 juin 1996 que le gouverneur général du Canada a déclaré que la Journée nationale des Autochtones serait célébrée le 21 juin. Par cette journée, on offre aux peuples autochtones une occasion idéale pour partager leurs cultures avec leurs familles, leurs voisins, leurs amis et les visiteurs.

Pour votre part, que savez-vous au sujet des peuples autochtones du Canada? Savez-vous par exemple combien de nations résident sur le territoire québécois? Avez-vous ne serait-ce qu'une seule fois dans votre vie mis les pieds sur une réserve ou discuté avec un «Indien» des enjeux auxquels son peuple fait face? Malheureusement, tellement de gens ont des préjugés (du genre «ils ne paient pas de taxes ni d'impôts», «ils ont des ski-doos et des maisons gratuits et les scrappent») sans avoir la moindre connaissance concrète réelle de ces gens...

Comme je le mentionne ci-haut, c'est en 1994 que j'ai «pris contact». Avant même de terminer ma formation comme enseignant à l'Université Laval, j'avais déjà l'intention de profiter du métier pour apprendre diverses langues et voyager, ce que j'ai fait durant les 12 années qui ont suivi et qui m'ont permis de connaître des gens de diverses nations, que ce soit les Cris, lors de mon travail à Wemindji à la Baie James, les Innus (Montagnais) à Natashquan entre autres, mais aussi des Inuits et des Micmacs, en plus de gens d'autres nations, comme des Abénakis, des Algonquins, des Malécites et des métis également.


Si après toutes ces années je peux baragouiner un peu de montagnais et de cri et que j'ai acquis diverses connaissances sur l'histoire et la culture des peuples autochtones, en plus de trucs de chasse, de pêche, de survie en forêt et même quelques notions sur des plantes médicinales, c'est grâce à ces gens, notamment Suzanne Riverin Charland, de Betsiamites, une vieille dame décédée en 2004 qui m'a permis d'habiter avec elle lorsque je travaillais à Betsiamites et qui chaque soir m'apprenait quelques mots de sa langue et me racontait un brin de son histoire, elle qui a perdu ses droits en mariant un «Kakussesh» (Blanc!) en 1944 et qui les a regagnés durant les années 1980, comme une multitude d'autres femmes et leur descendance métisse, après une âpre lutte menée contre les lois en vigueur. Suzanne m'a toujours considéré comme son «neuvième enfant», elle qui en a eu huit avant «l'adopté» que je suis... Tshenish kumiten Kukum!

J'en profite finalement pour vous laisser jeter un coup d'oeil à ma collection personnelle d'articles autochtones ou inspirés par ceux-ci :

Quelques articles autochtons ou d'inspiration autochtone de ma collection personnelle.
Le capteur de rêve est micmac, fabriqué par un amie de la réserve de Maria, Brenda. Quand on s'y arrête, le capteur de rêve est probablement l'article autochtone le plus répandu et le plus connu de nos jours, quoi que plein d'autres articles et noms de notre vie courante ont des racines «indiennes».

Les raquettes sont d'origines cries, fabriquées par un aîné, monsieur Jonah, de Waskaganish. Je les ai achetées à Wemindji au milieu des années 90. Saviez-vous que par la forme des raquettes on peut déterminer leurs origines? Celles des Cris sont plus allongées, alors que celles des Montagnais sont plus rondes. C'est la densité de la végétation à travers laquelle les ancêtres marchaient à l'aide de celles-ci qui a déterminé le tout.

Les mitaines sont cries également, Fabriquées par la mère d'un de mes élèves à Wemindji et elles m'ont été données en cadeau à Noël en 1997. C'est l'un des plus beaux cadeaux reçus dans ma vie. Elles sont faites de peau d'orignal fumée, de peau de phoque et de fourrure de castor.

La peau de castor date de 2011. Je l'ai achetée d'un ancien élève de Pessamit, Jonathan, que je salue ici. Jonathan a monté la peau de castor sur un cadre fabriqué par son grand-père, avec de la corde tout aussi ancienne. C'est un privilège pour moi d'avoir cette peau accrochée au mur dans ma chambre.

Les pantoufles sont cries, reçues également en cadeau, cette fois en 1996. Elles comportent de la fourrure de castor et de la peau d'orignal fumée, très confortables!

Dans la même boîte se trouvait la sacoche à munitions en peau de phoque située à gauche sur le mur. Pourquoi de la peau de phoque? Parce qu'elle était étanche, histoire de ne pas mouiller la poudre ou les balles.

Le pendentif à droite sur le mur est d'origine algonquine, donné en cadeau par madame Suzanne Riverin Charland en 1996. Elle l'avait auparavant reçu en cadeau de la part d'une aînée algonquine de l'Abitibi.

Les deux tomahawks sont des reproductions. Celui de gauche est un «Vietnam Tomahawk», créé par Peter LaGana dans les années 1960 et destiné aux troupes qui se battaient au Vietnam. LaGana s'est inspiré de l'arme portée par les guerriers autochtones d'Amérique du Nord pour fournir aux soldats modernes une arme de combat rapproché. Puisque par son style il se rapproche de l'original, je le laisse au mur, le temps de m'en trouver un plus «authentique». Celui de droite est plus près de la hache d'abordage classique qui était utilisée par les marins anciennement et qui a servi de monnaie d'échange avec les peuples autochtones d'Amérique du Nord, qui l'ont adaptée à leurs besoin, d'où le tomahawk tel que nous le connaissons désormais.

La couverture de laine est blanche. Elle provient de chez mes grands-parents et je me souviens combien je pouvais me chicaner avec mes cousines et ma soeur pour ne pas dormir avec elle parce que «ça piquait». Sa présence dans la photo est voulue, parce que les couvertures de laine étaient prisées par les autochtones, qui pouvaient notamment s'en procurer dans les postes de traite.

Voilà! Une fois encore, bonne Journée nationale des Autochtones!

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